Depuis quelques jours, les plantes résistent difficilement à la brûlure des rayons du soleil, la terre s'assèche et se craquelle. La nuit, profitant de la fraîcheur, les vers de terre émergent des profondeurs en quête de nourriture. Dès les premières lueurs du petit matin, les vers regagnent l’obscurité de leur tanière.
Dans la journée, les activités humaines peuvent exposer accidentellement un ver de terre au soleil. Le jardinier retourne la terre de son potager, déplace un objet posé sur la terre, ajoute du compost…
A cet instant, quand la peau du ver est face au soleil, la seule protection active pendant les secondes de fuite est le mucus qui lubrifie la surface de son corps. A la différence d’une jeune femme nue sur une place, le ver ne résisterait pas longtemps aux rayons ultraviolets. Une exposition légèrement prolongée provoquerait un vieillissement accéléré de la peau et la mort du ver, d’abord par asphyxie, puis par déshydratation de son corps. Le ver de terre ne possède pas de poumons, ni de trachées, ni de branchies. La respiration s'effectue par échange gazeux à travers le mucus.
Pendant ces derniers jours de grosses chaleurs, j’ai retourné une planche posée à la surface de mon composteur. Tous les vers avaient plongé à l’abri de la lumière en moins de 10 secondes.
Au XIII siècle, la locution "nu comme vers" désigne une personne complètement nue. Dans l’œuvre poétique médiévale « Le Roman de la Rose », l’auteur Guillaume de Lorris souligne la fragilité du corps humain avec l’expression « nu comme un ver ». Les vacanciers seraient bien inspirés de considérer leur état de « presque » nudité comme une situation de vulnérabilité face à l’agression du soleil et aux risques encourus.