Tout le monde connaît le lombric, aussi nommé ver de terre commun, mais peu de personnes l’observent attentivement, de très près !
Son corps, allongé et circulaire, est divisé en de nombreux segments égaux qui forment des anneaux. Sur chaque segment, le ver de terre possède quatre paires de soies. Ce sont des petits poils mobiles qui lui servent à se déplacer en avant ou en arrière.
Le ver de terre passe la plus grande partie de son existence dans la terre. Il ne possède ni oreilles, ni yeux, mais son corps est sensible aux vibrations du sol et à la lumière. Le ver respire par la surface de sa peau humide, et nom avec des poumons, du sang coule dans des vaisseaux sanguins. Il possède une bouche et un anus, et son intestin parcourt toute la longueur de son corps.
Le lombric commun mesure de 10 à 30 cm de long. Hors de son milieu naturel, exposé le jour à la lumière, il meurt rapidement par dessèchement.
Le ver, un parfait laboureur
Petit et d’une apparence insignifiante, le ver de terre participe activement à la bioturbation du sol. C’est-à-dire qu’il mélange en permanence les différentes couches du sol qui le composent. II peut s'enfoncer jusqu'à plus de deux mètres de profondeur, en creusant ses galeries entre les particules de terre. Pour avancer, il s'agrippe avec ses soies le long des parois et élargit les anneaux de son corps pour élargir le trou. Puis il contracte alternativement certains muscles du corps, et s’allonge. Ce mouvement est dit péristaltique. Le ver de terre affectionne le sol mi-lourd, d’un ph neutre et pas trop humide (Lire les types de sol dans l'article Jardiner bio avec les vers de terre)
Le repas du ver de terre
Dans le potager, la prairie ou en forêt, le sol est formé de terre, riche en minéraux et de débris de végétaux en surface. La nuit, les vers de terre sortent de leur galerie et partent à la recherche de nourriture. Ils saisissent des brins d’herbe, une feuille ou d’autres petits déchets qu’ils entrainent dans leur galerie, sans les découper. Une fois décomposés par les micro-organismes du sol, ces végétaux seront mangés avec de la terre. Le ver de terre absorbe des petits grains de sable qu'ils stockent dans leur gésier. La nourriture ingérée est ainsi broyée lors de son passage dans le gésier avant de transiter dans le tube digestif. Le caca du ver de terre commun, nommé turricule, est une matière riche en minéraux. Les fèces sont déposées à la surface du sol sous forme de tortillons. Elles enrichissent les plantes et constituent la nourriture de la macrofaune locale du sol.
Les amours du ver de terre
Dans un potager, plus de 100 vers vivent ensemble par mètre carré ! Le printemps et l’automne sont les saisons de reproduction. Le ver de terre est hermaphrodite, c’est-à-dire qu’il est à la fois mâle et femelle. Mais ils doivent toutefois être deux pour échanger leurs spermatozoïdes et féconder leurs œufs.
Les vers s’accouplent en surface, dans une position têtebêche, le plus souvent de nuit. Le clitellum de chaque ver sécrète alors du mucus. Cette sécrétion visqueuse entoure et unis étroitement le clitellum des deux vers. Les vers échangent ensuite leur sperme. Le sperme du partenaire est conservé dans les vésicules séminales. Les vers se quittent, chacun rejoint sa galerie dans le sous-sol.
Une nouvelle étape commence.
Le ver est au repos. Un cocon muqueux, en forme de tube, se forme autour de son clitellum, puis glisse progressivement vers la tête. Quand le cocon passe sur le 14ème anneau, quelques œufs y sont déposés Ces œufs sont ensuite fécondés par le sperme du partenaire face aux 9ème et 10ème anneau.
A l’extrémité de la tête du ver, le tube muqueux se détache avec les œufs et se referme. Dans l’enveloppe protectrice, les vers débutent leur croissance embryonnaire. Les cocons changent progressivement couleur : de beige clair, ils deviennent bruns. Ils contiennent un liquide destiné à nourrir les embryons de vers pendant leur développement. Parfois, les conditions idéales de température et d'humidité ne sont pas favorables à leur développement. Alors, la croissance embryonnaire est suspendue en attendant des jours meilleurs. Généralement, après 30 à 150 jours d'incubation, les jeunes vers sortent de l’œuf. Ce sont de minuscules vermisseaux, tout blancs. Ils mesurent de 10 à 20 millimètres de longueur. A chaque accouplement, plus une dizaine d'ovules seront fécondés par les spermatozoïdes, mais le plus souvent, un seul vermisseau se développe par cocon.
Pendant la première année, le petit ver grandit et grossit rapidement. Il peut manger trente fois son poids de terre par jour. Quand il atteint sa maturité sexuelle, un renflement servant à la reproduction, appelé clitellum, se développe dans la partie antérieure du corps. A ce stade, le ver adulte ne grandira presque plus.
En été et en hiver, le ver de terre ralentit, puis cesse toute activité, quand la sécheresse ou le froid le menace. Dans une galerie, il construit un terrier douillet qu'il tapisse de mucus et de déjections. Le ver de terre s'enroule en boule, entre en léthargie et vit sur la réserve de nourriture de son intestin. Cet état, nommée diapause, peut durer aussi longtemps que les conditions météorologiques le nécessitent. Le ver peut perdre jusqu'à la moitié de son poids sans dommage, au-delà de 80%, il meurt.
La présence du ver de terre est importante pour l’écosystème. Il contribue à la formation et au maintien du sol, en le mélangeant, en le fertilisant et en le drainant. Il se nourrit de la matière organique du sol, qu’il transforme en éléments nutritifs pour les plantes. Il est indispensable à la biodiversité et à l’agriculture.
Le ver de terre est l’ami de l’homme.