Le ver de terre est-il intelligent ?

Le système nerveux central du ver de terre est très primaire.
A l’extrémité de la tête plusieurs ganglions fusionnés forment un cerveau. Un cordon nerveux traverse les anneaux dans la face ventrale du corps, chacun possède un amas de cellules nerveuses.

Ce système nerveux semble simple, mais il permet au ver de terre d’être adapté à son environnement. Il trouve sa nourriture en surface et dans ses galeries, détecte la lumière et se déplace dans l’obscurité du sol. Le ver de terre ne possède pas de poumons. La peau de son corps doit rester bien humide pour permettre la respiration. Son système sensoriel évalue la température et l’humidité du sol environnant favorable à sa survie.

Le ver de terre a des comportements instinctifs et innés, il n’y a pas de phase d’apprentissage du lombric juvénile. La vie mentale du ver de terre serait donc entièrement inconsciente.

Son corps réagit aux stimuli externes. La douleur provoquée par une excitation douloureuse est rapide et aiguë, lors de la destruction des tissus de la peau la douleur est lente.

Un récepteur nociceptif (ou nocicepteur) est un récepteur sensoriel de la douleur. Les nocicepteurs cutanés sont sensibles à la déformation mécanique de la peau, à une pression et aux températures externes.

La nociception est le processus sensoriel à l'origine du message nerveux qui provoque la douleur. L’information sensorielle perçut par une partie du corps se répercute sur le métamère et dans la chaine nerveuse centrale traversant le métamère. Comme de nombreux invertébrés, le ver de terre a des réactions qui s’apparentent à la nociception.

Le cerveau, la conscience

Mais réagir mécaniquement à la douleur n’est pas souffrir. Pour souffrir, le ver de terre doit être conscient de la douleur et nous avons dit que ses comportements sont inconscients. Par contre des chercheurs auraient découvert la présence d’endorphines chez les vers de terre. Ces hormones sont émises pour atténuer la douleur. Le corps du ver de terre possède probablement des nocicepteurs et des mécanismes d’atténuation de la douleur.

Le cerveau, la conscience, les émotions

L’équipe du professeur Alipasha Vaziri, chercheur en pathologie moléculaire, a modélisé l’activité neuronale de Caenorhabditis elegans. Ce petit cousin du ver de terre mesure 1 mm et possède 302 neurones ? Des scientifiques ont programmé le cerveau du ver C. elegans dans un robot Lego. Ces démarches scientifiques utilisent le schéma d’un petit réseau de neurones pour étudier le comportement du ver.
Le nombre de neurones du lombric est certainement plus important, mais cela n’implique pas une amélioration de capacité cognitive ou le début d’une réflexion. Les démarches actuelles étudient les interactions du ver de terre dans son environnement, et ne démontrent pas de processus conscients.