Titre: Le lombric et la vipère
Auteur: Guy Tronchet dit Chibani
Publication: lapassiondespoemes.com
Année: 8 Janvier 2009
Dame Vipère se dorant gentiment au soleil, - N'as-tu pas d'autre lieu pour fouir ton ouvrage, Maitre Lombric, d'apparence des plus bonasses, - S'il vous plait, Madame, modulez votre diapason, - En voilà un vilain tout nu et sans écailles De paroles en invectives, le ton montait, Ils auraient dû pourtant être vigilants, Il n'y a pas de puissants, on est tous vulnérables,
Par de la terre remuée, soudain se réveille
Et, déjà par nature, d'humeur très méchante,
D'être dérangée ainsi, n'a rien qui l'enchante.
Penses-tu que je n'en prenne pas ombrage,
Dit-elle courroucée au minuscule ver de terre
Qui dessous son ventre, remuait la terre
Préféra toutefois que chacun garde sa place,
Et n'ayant pas non plus un caractère agréable,
Il lui répondit d'un ton désagréable.
Car comme vous, je suis sans pattes et bien rond,
A la différence près que vous restez en surface,
Alors que je creuse, je fore et je m'efface.
Qui me fait la morale et en plus me raille !
Sais-tu petit nabot, minuscule ***
Qui ne m'arrive même pas au menton,
Qu'il me suffirait d'une poussière de mon venin
Pour te châtier et te priver de lendemain.
De ce remue-ménage, d'autres bêtes arrivaient,
Sympathisantes, complices ou ennemies,
Dont nos deux compères n'avaient pas le souci.
Car d'en haut d'un arbre, prenant son élan,
Un épervier s'emparait de la pauvre vipère
Alors qu'un hérisson mangeait le ver de terre.
Il n'y a qu'à relire les morales des fables,
Et si nos deux compères l'avaient observé,
A leurs petits-enfants, ils pourraient les conter.