Manger des insectes est tendance !
Manger des insectes est-il tendance ou un véritable enjeu pour notre future assiette ?

L’entomophagie est la consommation d'insectes par l'être humain. Cette consommation remonte à la nuit des temps pour les peuplades de nos continents. Aujourd’hui, les européens considèrent cette pratique alimentaire comme rebutante, sans savoir que les industriels introduisent certains insectes dans leur fabrication. Par exemple, la cochenille est utilisée dans les produits cosmétiques et de nombreux produits alimentaires où elle est appelée "colorant E120".

Pourquoi manger des insectes ?

Les insectes comestibles sont bons et bourrés de protéines et de vitamines.
Le besoin journalier en protéines varie selon l’âge, le sexe, le métabolisme et l’activité physique. Les protéines permettent de renforcer et renouveler les tissus musculaires, les os, la peau...
Les vitamines interviennent dans de nombreuses fonctions du corps. Elles protègent, stimulent les défenses, éliminent les substances toxiques, aident l’absorption d’éléments, ralentissent le vieillissement, améliorent les fonctions immunitaires et nerveuses, combattent le stress et la dépression, favorisent la croissance et la division des cellules…
Les protéines et les vitamines sont indispensables à notre organisme. Malgré leur petite taille, les insectes contiennent une valeur nutritionnelle et énergétique importante. Elle représente environ 50% de leur masse. C’est considérable comparé aux animaux de boucherie consommés ordinairement par l’homme. Outre les protéines et les vitamines, les insectes renferment des minéraux et sont pauvres en graisses.

La consommation d’insectes n’effraie pas les habitants des autres continents, elle est très répandue dans certaines régions d’Asie et d’Afrique. En Europe la production est confidentielle.

En 2018, l’entreprise française Micronutris, à Saint-Orens en Haute-Garonne, est la première ferme d'élevage d'insectes comestibles : des grillons et des ténébrions molitor (ver de farine) pour l'alimentation humaine. Les protéines d’insectes sont une excellente alternative aux protéines animales et vont contenir tous les acides aminés essentiels. Le gros avantage des insectes est que leur élevage a un très faible impact sur l’environnement. Il rejette 100 fois moins de gaz à effet de serre qu’un élevage classique et la production nécessite 50 fois moins d’eau.
Ils sont ébouillantés et déshydratés avant d’être transformés en poudre ou consommés tel quel.

Une micro ferme d’élevage à domicile, dans les Hauts-de-France à Marcq-en-Bareuil

Le développement de l’élevage des insectes en Europe est inéluctable.
Comparé aux élevages porcins, bovins, ovins, avicoles, l’élevage d’insectes nécessite peu de surface pour l’implantation des structures. Généralement des bacs sont superposés sur des étagères, ce faible encombrement implique des bâtiments d’élevage de taille réduite. Les insectes de petites tailles sont des milliers au mètre cube. La quantité des énergies vitales : eau, chauffage, éclairage, nourriture, est restreinte pour produire le même poids de nourriture.
Autre indicateur très important, les insectes se développent beaucoup plus rapidement que les animaux d’élevages traditionnels. Ce sera peut-être la solution d’avenir pour nourrir une population en constante augmentation.

Comment consommer les insectes ?
Il existe plus de 1000 insectes comestibles dans le monde : les scarabées, araignées, termites, chenilles, sauterelles, grillons, criquets, punaises d’eau, vers, larves…
Les insectes se mangent ou se dégustent de multiples façons : nature, frit à sec ou dans une huile, séchés, caramélisés avec un assaisonnement… A l’unité ou en mélange, salé, sucré, épicé, citronné, les gouts sont similaires à de la viande blanche ou surprennent nos palais. Les textures sont diverses : c’est moelleux, ça croque, ça croustille ! Réduits en farine, les insectes intègrent les pâtes, les friandises, les barres énergétiques et autres aliments ordinaires ou mets raffinés.

Le composteur a intégré progressivement nos habitations. Dans un futur proche, le « micro élevage d’insectes » répondra aux besoins d’une famille. Le ver de terre séché consommé en salade accompagnera ordinairement des larves croquantes et les petits légumes du jardin. Les chefs des restaurants européens proposeront des menus insectes à la carte aussi couramment que les viandes d’Appellation d'Origine Contrôlée.
Nos habitudes changeront aussi sous l’impulsion de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Depuis une décennie, l'ONU soutient l’essor de la consommation des insectes pour des raisons économiques et écologiques.

Le mot d'un internaute
Brochette de lombricEn Afrique (Afars et Issas, actuelle République de Djibouti) j'ai mangé des vers cuits sur un feu de bois. Ils étaient présentés en brochette sur un fil de fer en collier. J'ai toujours pensé qu'ils me mangeront un jour par vengeance...
Le vers de Baudelaire "et le ver rongera ta peau comme un remords" qui nous remet à notre place dans la chaine alimentaire était peut-être inexact, car j'ai appris dans la "faune des cadavres" de Pierre Mégnin (fondateur de la médecine légale) que c'étaient surtout des larves qui auront notre peau plutôt que des lombrics wink