Utiliser les vers pour le recyclage des métaux lourds ?
Sol pollué dans la mine Brukunga Pyrites, à l'est d'Adelaide, sud de l'Australie en 1992 Crédit : John Coppi / CSIRO - Licence : CC BY

Un article rédigé par Guillaume Pagès

Déjà utilisé dans l’agriculture, le « lombricompostage » peut aussi servir à faciliter le recyclage des métaux lourds

Le compostage grâce aux lombrics a déjà fait ses preuves, entre autres, pour le recyclage des déchets de l’aéroport de Denver (Colorado, États-Unis) et prend de plus en plus d’ampleur dans le domaine agricole. Dorénavant, le «vermicompostage» ou «lombricompostage» pourrait bien encore plus se démocratiser à la suite d’une belle découverte. Une étude réalisée par les chercheurs Swati Pattnaik et Vikram Reddy, membres du Département des Sciences et de l’Ecologie de l’Université de Pondichéry (Inde) révèle en effet que trois espèces de vers de terre, l’Eudrilus eugeniae, l’Eisenia fetida et le Perionyx excavatus de leurs noms scientifiques, peuvent être utilisées pour le compostage des ordures urbaines pour en extraire les métaux lourds.

Le système digestif de ces vers serait selon eux capable de détacher les ions de métaux lourds à partir des agrégats complexes entre ces ions et des substances humides dans les déchets lorsqu’ils pourrissent. Au terme de plusieurs processus à base d’enzymes, les ions semblent en effet être assimilés par les vers et enfermés dans les tissus de l’organisme au lieu d’être relâchés dans le compost...