J'ai trouvé 3 vers dans la cuvette de mes WC

En les regardant de près, ils ont l'aspect de ver de terre avec des anneaux plus clairs tout le long du corps, l’avant est rond et la queue plus fine. Pouvez-vous me dire ce que c’est ?

Je précise que ma découverte n'était pas consécutive à une selle. La dernière utilisation des WC datait du matin, soit une dizaine d’heures avant. Mon logement est au rez-de-chaussée d’une maison en campagne. Elle n'est pas équipée du tout-à-l'égout et donc tout s’écoule dans la fosse septique.
J'ai déjà vu exactement le même type de ver au même endroit en 2014 à la même période de l'année. 

 

La réponse de elombric

La description ci-dessus semble bien correspondre au ver de terre, cela écarte a priori la possibilité d’un parasite intestinal. Maintenant pour admettre la présence des vers de terre dans la cuvette des toilettes, il faut réunir un ensemble de circonstances favorables. L’habitat naturel du lombric est le sol terreux où repose la maison et non l’intérieur de la maison.

Quelques hypothèses pour s’amuser.
Les facultés d’ascension d’un mur par le lombric pour pénétrer dans la maison sont inexistantes (de jour comme de nuit). Autre suggestion, le propriétaire pose une plante décorative sur le rebord de la fenêtre des WC. Les vers sortent du pot à la faveur de la nuit et s’introduisent dans les WC. Après la chute sur le sol, vous conviendrez que la distance à parcourir jusqu’au fond de la cuvette, ainsi que la forme du sanitaire, rend cette solution improbable. Au mieux, les vers demeurent sur le carrelage.

 

Une proposition plus crédible !
J’évoquais précédemment la nécessité de cumuler plusieurs circonstances favorables pour que les lombrics atteignent leur objectif. Commençons par la première condition, la canalisation d’évacuation des eaux usées entre les toilettes et la fosse septique chemine en terre, milieu de vie d’une multitude d’organismes et d’invertébrés dont les vers de terre. Naturellement, les vers aimaient bien se regrouper le long de la canalisation en PVC, cet « échangeur d’air frais comme un climatiseur » attirent de nombreux autres organismes. A la faveur d’une rupture ou le vieillissement de la canalisation, un « trou » se créé dans le tuyau et trois lombrics trouvent cette porte d’entrée.

L’intrusion accidentelle de trois vers hors de la terre est maintenant un fait. Pour survivre, un lombricien doit respirer et manger. Cela tombe bien, la canalisation est encombrée par des matières. L’écoulement d’eau est inexistant puisque le logement est inhabité la journée. A la faveur de cette nouvelle situation propice, nos vers avancent facilement dans la canalisation comme sur le sol. Dans une ambiance comparable à une nuit sans lune, ils progressent à la hauteur de la chute des eaux usées du WC.

Le dernier passage délicat est situé dans la cuvette des toilettes : le siphon. Ce dispositif empêche la remontée des odeurs d’eaux usées dans la maison. Quand la quantité d’eau de chasse est insuffisante, le papier et les matières ne s’évacuent pas totalement et créent un pont entre la canalisation et la cuvette. Ce dernier élément a scellé le destin des 3 vers de terre qui traversent le siphon. Au fond de la cuvette, anesthésiés par le produit d’entretien et la lumière aveuglante, ils attendent d’être découverts par la propriétaire.

L’article Pourquoi y a-t-il un ver dans mes toilettes ? posté en 2014 s’attachait à démystifier cette présence choquante de vers de terre dans les WC.