Des vers de terre dans le sol de Mars
Régolithe marsienne

La planète Mars est couverte de sable et de poussière très fine d’oxydes de fer. Quand survient une tempête, la poussière en suspension dans l’atmosphère donne au ciel une teinte rougeâtre, d’où le surnom de Mars : la planète rouge.

L’équilibre global du sol terrestre et ses constituants

Le sol de la Terre est un système riche d’une étroite collaboration entre les organismes qui le composent : vers de terre, champignons, bactéries…
Les organismes vivants sont essentiels pour décomposer la matière organique, recycler les éléments nutritifs et fixer l’azote utilisable par les plantes. En fin de vie, les êtres vivants se transforment en matière organique.
Les matières organiques terrestres comprennent tous le carbone des organismes vivants ou morts. La matière organique du sol est composée des plantes, des champignons, des micro-organismes et des animaux en décomposition.

Selon leur taille, les matières minérales du sol sont appelées argiles, limons ou sables. La proportion de chaque particule détermine les propriétés du sol.
La quantité d’air par rapport à l’eau varie en fonction de l’humidité dans le sol. Le système racinaire des plantes et les microorganismes du sol utilisent l’oxygène du sol et produisent du dioxyde de carbone.

Le sol de Mars
Sur notre Terre, le terme régolithe désigne la couche superficielle et minérale du sol, c’est aussi la partie humide, aérée, enrichie en matière organique et cultivable. Le sol martien est constitué d’une fine couche de régolithe, dont les propriétés ne ressemblent pas au sol terrestre.
Il est presque entièrement minéral et contient une faible quantité d’eau. La matière organique que l’on trouve dans le sol terrestre n’existe pas. En 2013, le rover d’exploration martienne détectait plusieurs composés organiques contenant du carbone qui sont les éléments constitutifs de la vie sur Terre. Mais les scientifiques de la mission signalaient finalement qu’il s'agit de simples composés organiques chlorés : le perchlorate (source : www.space.com)

>Des chercheurs néerlandais de l’université de Wageningen, ont introduit des vers de terre dans un « Simulant de régolithe martien ». Le simulant est un matériau terrestre utilisé pour des travaux de recherche et dont les propriétés chimiques et mécaniques se rapprochent de la composition du sol martien. Le biologiste Wieger Wamelink constatait que les vers de terre s'adaptaient plutôt bien à ce milieu composé de matières minérales enrichi d’engrais naturel de lisier de porc et semé de plants de salade roquette (crédit photo : Wieger Wamelink)

Comme évoqué précédemment les conditions de la vie sont propices sur la terre. Le sol est un mélange complexe qui favorise la croissance des plantes. Par opposition, le sol martien est stérile et contient des éléments chimiques toxiques pour les invertébrés. A ce jour, les sondes et robots explorateurs de Mars n’ont pas révélé de lieu propice naturellement à la vie d’un ver de terre et la croissance d’une plante. Pour ce faire l’homme devra peut-être créer une bulle spécifique à la surface de la planète. Puis sous cet espace protégé, il modifiera la composition du sol martien en apportant sa matière organique, des végétaux adaptés et en introduisant des vers de terre. Ces derniers seront les acteurs d’une transformation silencieuse. Les vers de terre se nourriront de certaines parties des plantes, les bactéries transformeront les excréments des vers en nutriments. Un cercle vertueux sera initié…


Reste le problème épineux du perchlorate

En laboratoire, il est possible de faire pousser des plantes dans un sols contenant cette substance. Les microbes survivent au perchlorate, mais il est toxique pour le ver de terre. Ce constat montre que pour cultiver des végétaux ou introduire des organismes vivants sur Mars il est nécessaire d’étudier préalablement l’impact de leur exposition au perchlorate.

De récentes analyses de Curiosity, le rover de la NASA déposé à la surface de mars en août 2012, confirment la présence de molécules organiques au sein de roches sédimentaires. Sur Terre, ces composés peuvent être associés à l'activité de forme de vie. En 2020, quatre fusées seront lancées à destination de Mars. Elles transportent chacune un rover dans l'espoir de trouver des traces de vie éteinte ou encore en activité.

L’exploration de la planète rouge apportera ses lots de nouvelles données, des surprises, et peut-être des réponses inédites quant à la possibilité d’introduire des invertébrés dans le sol martien. Le ver de terre pourrait devenir le premier colon extraterrestre de Mars.