Auteur de poème sur le ver de terre : Daniel Douillet

 

Titre: Histoire d'un petit ver de terre

Auteur: Daniel Douillet dit Leloup

Publication: L'antre du loup

Année: 16 août 2007

Source poème: http://www.oasisdesartistes.com/userinfo.php?uid=349

 

Il était une fois, un petit ver de terre
Qui s'ennuyait chez lui auprès de ses parents.
Il décida soudain de promener gaiement
Ses anneaux au dehors, découvrir des mystères.

Alors qu'il promenait sous le ciel du printemps
Il ne vit point venir une ombre terrifiante.
Le temps qu'il se retourne, alors la peur au ventre
Il se sentit saisi, jeté dans du fer blanc.

Mon Dieu que fais-je là pensa-t-il apeuré
Et que va-ton me faire se dit-il tout tremblant.
Il faut que je m'échappe, oui mais voilà, comment?
L'ombre marchait très vite, il était secoué.

Pour retourner en terre que n'aurait-il donné.
Les pas cessèrent alors, il se senti tiré.
Comme il avait très mal, il se laissa glisser,
Quand soudain dans son dos se sentit transpercé.

Il cria et pleura tant cela faisait mal
Il se sentit soudain projeté violemment
Finissant son trajet dans l'eau noire d'un étang
Il allait boire la tasse, songeant, c'est immoral.

L'eau froide avait calmé la douleur dans son dos
Et s'il gesticulait, se débattait dans l'eau
C'est parce que le pêcheur, au lieu d'être immobile
Le tirait, le plongeait avec des soubressauts.

Le pauvre ver de terre n'avait pas l'habitude
D'être ainsi secoué, il avait la nausée.
Les yeux au bord des larmes il allait le pauvrêt
Vomir toutes ses entrailles avec quelqu'inquiétudes.

Il était encore là, ruminant ses pensées
Quand un petit poisson, le voyant se débattre.
Se dit tiens! c'est nouveau! voilà un acrobate!
Et de joie tout autour, il se mit à nager.

Au secours! aidez-moi! Venez me délivrer!
Demande alors le ver au poisson étonné.
Regardez! en mon dos, ai été transpercé
Ne m'abandonnez point, je ne sais pas nager.

Le poisson réfléchit alors quelques instants
Puis une idée lui vint; pourquoi ne pas chercher
Son ami le brochet, avec ses dents, casser
Ce fil qui le tenait prisonnier du moment.

Quelques instant plus tard, apparut le brochet
C'était un vieux brochet connaissant la combine.
Il s'approcha d'un trait et tira sur la ligne,
Le fil soudain cassa délivrant le pauvret.

L'hameçon descendait entrainant dans sa course
Le pauvre vermisseau vers le fond de l'étang.
Alors d'un coup de queue et prenant son élan
Il envoya soudain le ver dans la pelouse.

Un escargot passant avec une tortue
S'apitoyèrent alors sur la déconvenue,
De ce tout petit ver qui venait de vomir
L'eau noire de l'étang et se sentait mourir.

L'escargot d'un côté, de l'autre la tortue
Chacun prenant leurs forces, ils avaient convenu.
Déplacer l'hameçon sans blesser le pendu
Ils parvinrent enfin à décrocher l'intrus.

La blessure était moindre mais il fallait trouver
Très vite un pansement afin de le soigner.
Sur un arbre alentour, sommeillait une chouette
La tortue minauda en remuant la tête.

Venez donc nous aider demandèrent en coeur
L'escargot, la tortue, il est un grand malheur.
Un pauvre petit ver rapidement se meurt
Il nous faut le soigner, mettons y de l'ardeur.

La chouette connaissait les feuilles qui guérissent
Tranchant à coup de bec, dans un regard complice.
L'escargot mit sa bave quand la tortue l'aidait
La chouette l'enroula, cautérisant la plaie.

Dans ses griffes acérées mais délicatement
Le vermisseau blessé fut posé sur le dos,
De la tortue ravie qui ramena sitôt
Le vermisseau heureux, d'être encore vivant.

Moralité: avant de sortir de chez soi, il faut toujours vérifier s'il n'y a pas un méchant qui rôde pour vous emmener à la pêche où dans les bois.

Si vous vous promenez en faisant attention, vous rencontrerez:
Un ver, un brochet, un poisson frétillant assis à califourchon sur le dos d'une tortue; suivie d'un escargot protégé par un oiseau.
Rassurez-vous
je n'y suis pour rien.

Dès lors, le vermisseau, allongé sur le dos
Faisait chemin faisant avec Dame tortue.
Ils s'en vinrent à passer par des chemins perdus
La tortue essoufflée se dit à demi-mot.

Où est donc ta maison, mon petit vermisseau
Demanda la tortue fatiguant quelque peu.
Je ne sais point dit-il, je suis très malheureux
Je n'avais point quitté mon logis, dit le beau.

Allongé sous un arbre, les pattes sous la tête
Un loup, un vrai loup noir regardait l'attirail.
Un éclair dans ses yeux et l'air un peu canaille
Il aborda le couple, sans esquiver un geste.

Ben alors! C’est nouveau dit le loup goguenard
Une tortue promène avec un vermisseau.
"Messire Loup" dit la tortue en le voyant sitôt
Ne me faites point mal, les yeux un peu hagard.

Pourquoi donc répondit le Loup assez surpris
Une tortue, c'est dur et mes dents moins solides.
Et pourquoi te manger, je trouve assez sordide
Tu ne remplirais pas mon ventre, c'est ainsi.

Mais, dis-moi la tortue, pourquoi ce vermisseau
Allongé sur ton dos, tu vas dans la prairie?
C'est une longue histoire dit la tortue contrie
Si vous le permettez, vais vous en dire un mot.

Alors elle conta ainsi dans le détail
L'histoire malheureuse du petit ver de terre.
Le Loup l'écouta là, amusé et sincère
À découvrir l'esprit d'une équipe au travail.

C'est beau hurla le loup, une belle amitié
Il en fut très ému, il n'avait pas d'amis.
Ainsi donc le vertiaux a eut bien des soucis?
Il se dit aussitôt qu'il fallait les aider.

Dites moi! Messire Loup on dit de vous pas loin
Que vous auriez mangé, Petit chaperon Rouge?
Non! répondit le loup, venant à la rescousse
De ses lointains aïeux et de tous ses cousins.

Mais non! Ce n'est pas moi, qui ai mangé grand mère.
Ce n'était ni mon père, ni même mon aïeul.
Et puis c'est du passé dit le loup larme à l'oeil,
Le loup soudain eut honte de son arrière grand-père.

Je vais t'accompagner, faire un bout de chemin.
Arrête de trembler, toi tu ne risques rien.
Tu serais un agneau, là ce serait divin
Mais j'ai bien déjeuné dit le loup, ce matin.

Le loup marchait devant et s'arrêtait sans cesse
Car la pauvre tortue elle, n’allait pas très vite.
Se retournant d'un coup, le loup grommelât "ma petite,
Tu montes sur mon dos dit-il avec rudesse".

Se couchant sue le sol, il l'aida à monter
Avec délicatesse, la poussa de son nez.
La tortue apeurée mais assez fatiguée
Se tenant par son poil fini par s'accrocher.

Mais dis moi, dis le loup, où est donc le pêcheur?
Il est parti rageant, d'avoir raté sa prise.
Nous on étais content, mais c'est partie remise
Il reviendra demain au matin, de bonne heure.

Le loup n'écoutait pas, il songeait au pêcheur.
S'il y avait pêcheur, il y avait chasseur.
Le regard aux aguets, il cherchait la lueur
D'un quelconque fusil, de ces sacrés menteurs.

Au matin, il avait avalé trois poulets
Dans les prés d'à côté, ainsi qu'un coquelet.
Il savait que des gens avaient pris des mousquets
Et que ce soir sa peau, pas un sou ne vaudrait.

C'est encore loin chez toi demande alors le loup?
Le vermisseau couché, regardait de partout.
Cherchant un monticule, le regard un peu fou,
Je crois bien que c'est là, je reconnais le trou.

Alors baissant son dos il aida la tortue
A redescendre au sol le petit vermisseau.
La tortue aussitôt lui dédia ces mots:
Messire Loup! Avec nous vous êtes devenu

Sans doute moins méchant que nous ne l'aurions cru.
Permettez moi du reste de vous faire conseil,
Coupez par la foret et regardez le ciel
L'oiseau vous aidera à fuir dans l'inconnu.

J'entends au loin les voix, d'hommes me parvenir
Et il serait dommage de vous faire attraper.
La tortue pris sa patte, dans les siennes serrées
Allez Messire Loup, il vous faut déguerpir.

Le loup les regarda, dans ses yeux une larme
Et puis se retournant, il s'en fut aussitôt.
Dans sa tanière enfin, trouver ses louveteaux
Avant que les chasseurs n'utilisent leurs armes.